Biographie de Nietzche.

Publié le par hypocampe2011.over-blog.com

Biographie de Nietzsche Friedrich.

 

Né en Saxe en 1844 et mort en 1900, il s'est déclaré pacifiste, européen et contre les lourdeurs du Reich Bismarckien.

Beneditto Mussolini se disait Nietzschéen. Hitler fera de Nietzsche un de ses idéalistes.

Nietzsche sera une des sources des esprits totalitaires et ceci a été déclaré au Procès de Nuremberg. Alors que Nietzsche était contre l'antisémitisme. Ses oeuvres ont été détourné de leur sens premier. Il disait qu'il ne serait lisible qu'en l'an 2000.

 

Le Seigneur sans Patrie :

Il est né au presbytère protestant de Röcken en Saxe le 15 octobre 1844.

Son père était pasteur et précepteur de maison princière. C'était un homme très ambitieux et avec une grande exigence spirituelle. Milieu très stimulant pour l'enfance de Nietzsche. Vit dans une petite ville près de l'avant dernier terrain de bataille victorieuse de Napoléon. Son père lui donne les prénoms du roi de Prusse. Son père Karl-Ludwig était fervent royaliste, a été très affecté par la révolution de 1848 et mourut l'année suivante. Quelques mois plus tard, son petit frère de 2 ans meurt. Friedrich a alors 6 ans et restera bouleversé par ce double deuil.

La mère et ses deux enfants Friedrich et Élisabeth sa soeur cadette, sa grand-mère et des tantes s'installent à Naumburg.

Il est entouré de femmes qui toutes l'admirent, qui fondent de grands espoirs en lui.

Très tôt, il écrit à propos de sa personne. A 12 ans, il se retourne sur sa vie comme un homme âgé et écrit sa première biographie comme « Qui suis-je ? ». Sa mère a gardé tous ses écrits et voyait en lui un grand homme, un grand théologien, un grand érudit de Dieu...

Il apprend le piano et commence à composer.

A 14 ans, en 1858, il entre au collège cistercien interne 6 ans. Il a eu une éducation à la prussienne, levé à l'aube, douche froide.

Il devient helléniste, il parle le grec, il devient libre penseur. Rédaction en latin et citation en grec.

Il écrit des poèmes pendant toute sa scolarité. Il commence des études de théologie et de philologie classique.

 

Apollon ou Dionysos :

1855, il commence des études de théologie et de philologie classique à l'université de Bonn.

Philologie : l'amour du logos, l'amour du discours, du langage, de la raison...

Il est influencé par Schopenhauer « Le monde comme volonté et comme représentation », 1818) et ensuite s'opposera à cette philosophie.

Friedrich Ritschl va le prendre sous sa protection et l'emmène à l'université de Leipzig. Nietzsche rêve de créer une communauté intellectuelle.

Début 1869, professeur de philologie classique à Bâle en Suisse, il n'a pas 25 ans et n'a pas passé son doctorat. Il devient apatride devant prendre la nationalité suisse.

 

Il fait sa première conférence : « Homère et la philologie classique » à Bâle.

Nietzsche inverse la phrase de Sénèque et dit que la philosophie est faite de ce qu'était le philologie c'est à dire que : « La philologie quand on l'a fait bien, on l'a fait en philosophe de l'avenir » de Barbara Cassin, philologue et philosophe.

 

Juillet 1870, c'est la guerre entre la France et l'Allemagne, il s'engage en tant qu'infirmier du côté allemand. Les scènes horribles qu'il voit change sa vision du monde et le détache de Bismarck qu'il admirait avant.

 

« La naissance de la tragédie » est le premier livre de Nietzsche. Ce livre n'est ni philologue, ni philosophe. Nietzsche évoque les deux divinités protectrices de l'art grec :

Apollon, dieu de la forme et de la belle apparence, représente l'art du sculpteur.

Dionysos, art non sculptural représente l'art de la musique. Dieu des ténèbres, du désir et de la passion. Nietzsche décrit ce conflit des contraires dont seul le point commun est l'art.

Il est original, il renverse la perspective et présente les grecs comme des gens qui se maitrisent dans leur désir.

Ce qui a de très neuf dans la philosophie de Nietzsche, c'est que la Grèce s'arrête à l'apparence pour de bonnes raisons. Pour d'esthétique raison, il n'y a que de la surface.

« Les grecs sont superficiels par profondeur » de Nietzsche.

 

Sans la musique :

« Sans la musique, la vie serait une erreur, une besogne éreintante, un exil » de Nietzsche.

Il a longtemps pensé qu'il pourrait être un bon philologue et un bon musicien.

Il fait la connaissance de Richard Wagner en 1869. Wagner a l'âge exact du père de Nietzsche s'il avait vécu. Il a été charmé par « Tristan et Isolde » de Wagner. Ils aiment tout deux la philosophie de Schopenhauer. Il est bouleversé d'être si proche de Wagner. Il devient l'interprète majeur de Wagner. L'alliance entre Wagner et Nietzsche est très étroite, très exigeante, pleine d'ambition et c'est pour cela que l'éclatement de cette alliance fut si dramatique, si blessante humainement, si catastrophique dans la dimension existentielle.

En juillet 1876, Nietzsche publie la 4ème « Considération inactuelle » consacrée à Wagner. Il assiste aux ultimes répétitions de la « Tétralogie » à Bayreuth avec ses 16h de spectacle. Il découvre aussi un des premiers noyaux de l'antisémitisme allemand. Nietzsche s'enfuit avant la première, il est malade. Il restera attaché à la musique mais sa musique ne sera jamais aboutie. Il ressent une autre musique en lui qui se lit dans son écriture et il devient un grand écrivain de la musique des mots.

 

La grande santé :

Le jeune professeur visite les montagnes de la Suisse, il se prend de passion de la haute montagne, un thème qui va devenir central dans ses écrits. A Bâle, il est très malade, il a des céphalées et une grande myopie qui l’empêche de lire et de donner ses cours. Sa pensée sur la douleur et le corps : C'est l'expérience de la douleur qui concentre toute notre pensée sur le corps. Quand nous souffrons, nous sommes complètement fixé sur la douleur. Nietzsche se sert de la maladie de façon expérimentale comme un nouveau mode de connaissance. Il ne croit pas à l'unité du sujet, il pense que le moi se démultiplie en autant de masques qu'il a de force à l'oeuvre dans la vie.

Ce fut un des premiers découvreur de l'inconscient.

Il conseille de lire « Diogène Laërce ». Freud ne voulait pas lire Nietzsche car il voulait découvrir lui même l'inconscient.

 

Le voyage et son ombre :

Nietzsche part en Italie pendant une année, il s'installe à Sorrente au sud de la baie de Naples. Le sud va servir d'antithèse à tout ce qu'il a aimé auparavant. Il visite Pompéi, Capri... Il découvre ce qu'il a appris dans les livres en visitant l'Italie. Nietzsche se définit comme un psychologue dans se livres.

Quelques citations :

« Maturité de l'homme : cela signifie avoir retrouvé le sérieux que l'on mettait dans ses jeux, enfant ».

« Les homme se pressent vers la lumière, non pas pour mieux voir, mais pour mieux briller. Celui devant qui on brille, on le prend volontiers pour lumière ».

Les ouvrages de Nietzsche donne un impression d'éclatement. Pourtant cette discontinuité est savamment élaborée.

« Je me méfie de tous les faiseurs de systèmes et m'écarte de leur chemin. L'esprit de système est un manque de probité ».

L'écriture de Nietzsche est musicale, il écrit en marchant sur des carnets transportés partout. Il travaille sur les motifs. Il rassemble les carnets sur des cahiers.

« Humain trop humain sous titré pour un livre pour esprit libre » Ce livre est dédié à la mémoire de Voltaire en est paru en 1878.

 

Le méchant Socrate :

Il erre à la recherche d'un climat et de paysage idéal. Venise 1880, il commence à écrire « Aurore ». Il lit Stendhal, Georges Sand, Balzac, les partitions de Chopin. Il transport ses livres et ses papiers. Il vit modestement. Il aime le champagne. Gênes, il y séjourne 7 mois, il est seul, il continue l'écriture d'Aurore. Il analyse la morale dans ce livre. Il critique systématiquement l'idéalisme allemand. Il oppose l'aristocrate à l'esclave. Des maîtres et des puissants peuvent être des esclaves au sens de Nietzsche. Il aime la pluridisciplinarité des points de vue pour enrichir notre regard sur les choses et 'échapper ainsi au dogmatisme en particulier des courants philosophiques ou religieux.

 

L'éternel retour :

Été 1881, il revient dans la région de Saint Morritz, il se sent bien. La montagne, le lac et les chemins forestiers sont les endroits où il marche. « L'éternel retour » est une ordalie, une épreuve par laquelle il propose de passer. C'est un mythe personnel autour de la pulsion de vie. Si on choisit un état comme un état de bonheur par exemple, cela veut dire que ce choix est lié par des liens de nécessité. L'épreuve est très difficile, il a dit qu'on peut devenir fou en essayant de passer par cette épreuve. L'ordalie se rapproche de ce qui a existé dans les mystères grecques, il s'agit de souffrir de quelque chose et d'entrée dans un territoire inconnu en passant une épreuve comme dans les fables pour les enfants.

 

Deux démons :

Fin d'été 1881, après l'illumination de « L'éternel retour » il vit dans une exaltation intense. Il part à Gènes. Il rédige les textes du « Gai savoir ». Il assiste à l'opéra de Carmen de Bizet. Il rencontre dans la cathédrale St Pierre de Rome Lou Andréas-Salomé et tombe amoureux d'elle. Il la demande en mariage mais elle refuse plusieurs fois. Ils parlent philosophie et dialoguent des heures et des heures pendant 3 semaines. Lou sera un des premiers auteurs à publier un livre sur Nietzsche en 1894 « Essai, roman et souvenirs ». Lou deviendra psychanalyste et sera amie de Freud.

Nietzsche a un comportement difficile avec les femmes. Il propose souvent le mariage à des femmes quelques heures après les avoir rencontré. Il a cherché des partenaires mais comme on accomplit une obligation.

 

Un livre pour tous et pour personne :

L'échec de l'aventure avec Lou le pousse à fuir, il repart en Italie à Rapalo.

Il commence à rédiger « Ainsi parlait par Zarasthoustra ». Zarathoustra prône un acquiescement à la vie. En nous, il y a un potentiel singulier d'hostilité envers nous-même. Ce potentiel, Nietzsche voulait le détruire, voilà pourquoi il a dit « je vous enseigne le oui, vous êtes ampli de poisons et de non. Penchez vous sur votre philosophie ou sur votre religion, il vous faut apprendre le oui ».

Nietzsche a écrit des phrases qui ont marqué l'histoire. Zarasthoustra est son livre le plus lu.

« Dieu est mort, signé Nietzsche, Nietzsche est mort, signé Dieu ».

D'autres concepts déformés par la société de son époque : le surhomme, la volonté de puissance et l'éternel retour. Ces notions ont été reprises par les nazis.

La volonté de puissance était écrite par Nietzsche dans le sens de contribution à la puissance de la vie. L'éternel retour, c'est l'éternel retour du semblable, du désir, de la joie.

« Toute joie veut la profonde éternité de toute chose ».

  • Le surhomme, c'est une fable.

  • Les hommes supérieurs sont les plus manqués.

  • L'homme souverain, c'est celui qui porte en lui la puissance de soi qui fait libre. Il est le seul qui peut promettre puisqu'il peut librement promettre.

 

Anti-antisémite !

« La généalogie de la morale », il critique l'état et il dénonce la société qui engendre la peur, la faiblesse et la démission collective. Et il fait l'apologie de la guerre. Il n'est pas fasciste parce qu'il ne croit pas au masse. Nietzsche était écoeuré par l'antisémite de Wagner. Il ne supportait pas d'entendre la soi-disant supériorité aryenne. L'antisémitisme, c'est la révolte de la médiocrité. Il écrit « Nietzsche contre Wagner ». Son principal éditeur est lui aussi antisémite. Sa soeur épouse un antisémite.

 

Il est le seul philosophe qui voit le début de l'antisémitisme.

 

Le nihilisme est décrit par Nietzsche. Il est contre la vengeance et voit la puissance dans la vie, dans la pulsion de vie.

1886, sa soeur avec son mari crée un lieu au Paraguay pour une colonie de purs aryens. Son mari se suicidera car ce lieu est un échec. C'est dans cet endroit que se réfugiera le Dr Mengele, celui qui faisait les sélections et les monstrueuses expériences médicales sur les êtres humains à Auschwitz.

 

Je suis de la dynamite :

Il part à Turin en 1888. Nietzsche est ravit par la ville et se promène sur les rives du fleuve.

« La volonté de puissance, essai de transvaluation de toutes les valeurs », il en fait de nouveau le plan puis il modifie le titre et écrit « La transvaluation de toutes les valeurs », il renonce à le publier.

 

Le cahier Nietzschéen est une fenêtre : « Crépuscule des idoles », « Le Cas Wagner », « L'antéchrist », « Ecce Homo », « Nietzsche contre Wagner ».

Il déclare la guerre à la guerre. Il déclare la paix au monde. Il déclare la guerre à tous ces absurdes hasards que sont les nations, les états, les peuples et les races.

L'homme est le sujet d'une étrange mutation. Cette mutation détruit toute image de l'homme déjà prête. L'homme est le destructeur de l'homme. Nietzsche a compris la monstruosité du monde et écrire cela c'est détruire un certain cadre de référence. La notion de sujet, de connaissance qui éclate de l'intérieur et c'est cela qui est très violent.

Les derniers 6 mois de la vie de Nietzsche sont un moment de création presque inouïe de toute sa vie. Il y a une évolution très précise dans la production écrite de Nietzsche et ceci ne va pas avec la folie qui a été décrite de lui à ce moment là.

 

Début janvier 1889, il écrit de courtes lettres sous les noms de Dionysos ou le crucifié à des amis. Un de ses amis va le voir alerté par ces lettres et il le trouve délirant chez lui. Il rentre avec lui en Suisse et l'hospitalise dans une clinique psychiatrique de Bâle.

 

Aux environs de l'an 2000 :

Il est hospitalisé dans une autre clinique à Iéna en Allemagne par sa mère, il délire, chante et danse. Il est mégalomane, se prend pour Wagner, Napoléon, le Christ...

Mai 1890, il rentre chez sa mère, il vit au ralenti dans un mutisme presque complet.

Il meurt à 56 ans, le 25 août 1900 après 2 ans d'apathie.

 

5000 pages d'écrits posthume.

 

Le 8 novembre 2010,

Hélène Perron.

Publié dans Philosophie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article