Le texte de Jacques Lacan, les noeuds borroméens II.

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C'est un petit peu différent de tout ce qu'on a élucubré jusqu'ici more geometrico, car ça exige qu'il y ait trois ronds, trois ronds de ficelle, quelque chose d'autrement consistant que ce vide avec lequel on opère sur l'espace; il en faut trois, toujours, en tout cas pour déterminer un point. Je vous ré expliquerai ça mieux encore, c'est-à-dire en long et en large, mais je vous fais remarquer que ça part, ça part, cette notion, d'une autre façon d'en opérer avec l'espace, avec l'espace que nous habitons réellement... si l'inconscient existe. Je pars d'une autre façon de considérer l'espace; et qu'en qualifiant ces trois dimensions, en les épinglant des termes mêmes que j'ai paru jusqu'ici fortement différencier des termes de Symbolique, d'Imaginaire et de Réel, ce que je suis en train d'avancer, c'est qu'on peut les faire strictement équivalents.

 

 

 

C'est une question que se pose Freud à la fin de La science des rêves, à l'avant-dernière page : il pose la question de ce en quoi ce qu'il appelle - et on voit bien qu'il ne l'appelle plus avec tellement de certitude, qu'il ne l'épingle plus de quelque chose qui la séparerait - ce qu'il appelle réalité, qu'il qualifie de psychique : qu'est-ce que ça peut avoir à faire avec le réel ?

Alors là, il vacille, il vacille encore un peu, et il s'accroche à la réalité matérielle, mais qu'est-ce que ça veut dire, la réalité matérielle dans ses rapports avec la réalité psychique ?

Nous allons donc, nous allons donc essayer de les distinguer, de garder encore une once de distinction entre ces trois catégories, tout en marquant ce que je mets à l'ordre du jour, à savoir de bien marquer que, comme dimensions de notre espace - notre espace habité en tant qu'êtres parlants - ces trois catégories sont strictement équivalentes.

On a déjà pour ça le truc, hein ? On les désigne par des lettres. C'est -14-

 

là le frayage tout à fait nouveau de l'algèbre, et vous voyez là l'importance de l'écrit. Si j'écris R.I.S. (Réel, Imaginaire, Symbolique), ou mieux : Réel, Symbolique, Imaginaire (vous verrez tout à l'heure pourquoi je corrige), vous les écrivez en lettres majuscules, vous ne pouvez pas faire autrement, et ils restent pour vous comme ça, adhérant, en quelque sorte, à la chose, simplement question d'écriture, c'est tout à fait hétérogène, vous allez continuer comme ça parce que vous avez toujours compris - vous avez toujours compris mais à tort - que le progrès, le pas en avant c'était d'avoir marqué l'importance écrasante du Symbolique au regard de ce malheureux Imaginaire par lequel j'ai commencé, j'ai commencé en tirant dessus à balles, enfin, sous le prétexte du narcissisme; seulement figurez-vous que, l'image du miroir, c'est tout à fait réel qu'elle soit inversée. Et que même avec un nœud, surtout avec un nœud, et malgré l'apparence, car vous imaginez peut-être qu'il y a des nœuds dont l'image dans le miroir peut être superposée au nœud lui-même, il n'en est rien.

L'espace - j'entends l'espace, comme ça, intuitif, géométrique - est orientable. Il n'y a rien de plus spéculaire qu'un nœud. Et c'est bien pour ça (c'est bien pour ça ...) que c'est tout autre chose si ces mêmes R.S.I. (grand R, grand S, grand I) vous prenez le parti de les écrire - voyez là où gît l'astuce - de les écrire petit a, petit b, petit c. Là tout le monde sent que, tout au moins ça les rapproche, hein? un a vaut un b, un b vaut un c, et... et ça tourne en rond, comme ça. C'est même là-dessus qu'est fondée la combinatoire. C'est là-dessus qu'est fondée la combinatoire et c'est pour ça que quand vous mettez les trois lettres à la suite, eh bien, il n'y a pas plus de six façons de les ordonner. C'est-à-dire, selon la loi factorielle qui préside au truc, c'est 1 multiplié par 2 multiplié par 3 : ça fait 6, hein? Dès que vous en avez quatre, il y a vingt quatre façons de les ordonner.

Seulement si, si pour vous soumettre à une conception de l'espace où le point se définit de la façon que je viens de montrer, par le coinçage - pardonnez-moi aujourd'hui de ne pas écrire bien tout ça, en figures, au tableau, je le ferai dans la suite - vous vous apercevez que ce n'est pas en raison, comme ça, d'une scansion qui va du meilleur au pire, du Réel à l'Imaginaire, en mettant au milieu le Symbolique, c'est pas en raison d'une préférence quelconque, que vous devez vous apercevoir que, à -15-

 

prendre les choses par le coinçage, autrement dit par le nœud borroméen : un rond de ficelle est le Réel, un rond de ficelle est le Symbolique, un rond de ficelle est l'Imaginaire, eh bien, ne croyez pas que toutes les façons de faire ce nœud soient les mêmes.

Il y a un nœud lévogyre et un nœud dextrogyre4.

Et ceci même, même si vous avez écrit les trois dimensions de l'espace que je définis comme étant l'espace par l'être parlant habité, même si vous n'avez défini ces dimensions par des petites lettres, même si ces dimensions vous les définissiez par petit a, petit b, petit c, que vous n'y mettiez aucun accent de contenu diversement préférentiel, vous vous apercevez que, si vous écrivez a, b, c, il y a une première série, et malgré vous, vous la qualifierez de la bonne : la série que j'appelle lévogyre, qui sera petit a, petit b, petit c, puis petit b, petit c, petit a, puis petit c, petit a, petit b, c'est-à-dire qu'il y a la série - la série lévogyre, qui laisse toujours un certain ordre, qui est justement l'ordre a, b, c : c'est le même qui est conservé dans b, c, a. Et que petit c vienne en tête n'a aucune importance. Il vous est licite d'imaginer, puisque c'est le grand I que j'ai épinglé du petit c, d'imaginer la réalité du Symbolique.

Ce qu'il suffit, c'est que le Réel, lui reste avant. Et ne croyez pas pour autant que cet « avant » du Réel par rapport au Symbolique, ce soit à soi tout seul une garantie quelconque de quoi que ce soit! Parce que, si vous retranscrivez le a, b, c, de la première formule, vous aurez R.S.I., à savoir : ce qui réalise le Symbolique de l'Imaginaire.

Eh bien, ce qui réalise le Symbolique de l'Imaginaire, qu'est-ce que c'est d'autre que la religion ?... pour moi; ce qui réalise, en termes propres, le symbolique de l'imaginaire, c'est bien ce qui fait que la religion n'est pas près de finir. Et ça nous met, nous, analystes, du même côté, du côté lévogyre, par quoi imaginant ce qu'il s'agit de faire, imaginant le Réel du Symbolique, notre premier pas, fait depuis longtemps, c'est la mathématique, et le dernier, c'est ce à quoi nous conduit la considération de l'inconscient, pour autant que c'est de là que se fraye - je le professe depuis toujours - c'est de là que se fraye le linguistique.

C'est-à-dire que c'est à étendre le procédé mathématique qui consiste à s'apercevoir de ce qu'il y a de Réel dans le Symbolique, que c'est par là qu'est pour nous dessiné un nouveau passage.

L'Imaginaire n'a donc pas à être placé à un quelconque rang. C'est -16-

 

l'ordre qui importe, et dans l'autre ordre, dextrogyre, curieusement, vous avez la formule a, c, b, moyennant quoi c'est au second temps que c vient en tête, mais b est avant a, et au troisième temps, c'est b, a, c, c'est-à-dire trois termes dont nous verrons que, s'ils ne comptent pas pour peu dans le discours, ça n'en est pas moins là d'où sortent quelques structurations distinctes, qui sont justement toutes celles dont se supportent d'autres discours, ceux seulement que les discours lévogyres permettent, de par l'espace qu'ils déterminent, de démontrer - non pas certes comme ayant eu un temps leur efficacité, mais comme à proprement parler mis en cause par les autres discours. Et je ne fais preuve là d'aucune partialité, puisque je nous mets du même côté où la religion fonctionne.

Je n'en dirai pas plus aujourd'hui. Mais ce que j'avance est ceci : si dans la langue, la structure, il faut l'imaginer, est-ce que ce n'est pas là ce que j'avance par la formule : les non-dupes errent? (Comme ça n'est pas immédiatement accessible) je vais essayer de vous le montrer.

Il y a quelque chose dans l'idée de la duperie, c'est qu'elle a un support : c'est la dupe. Il y a quelque chose d'absolument magnifique dans cette histoire de la dupe, c'est que la dupe (si vous me le permettez) la dupe est considérée comme stupide. On se demande vraiment pourquoi. Si la dupe est vraiment ce qu'on nous dit - je parle étymologiquement, ça n'a aucune importance -, si la dupe c'est cet oiseau qu'on appelle la huppe, la huppe parce qu'elle est huppée, naturellement rien ne justifie que huppée ça se dise la huppe, il n'en reste pas moins que c'est comme ça qu'elle est appréciée dans le dictionnaire - la dupe, c'est l'oiseau, paraît-il, qu'on prend au piège, justement, de ce qu'elle soit stupide.

On ne voit absolument pas pourquoi une huppe serait plus stupide qu'un autre oiseau, mais la chose qui me paraît remarquable, c'est l'accent que met le dictionnaire pour préciser qu'elle est du féminin. La dupe est la.

Il y a quelque part un machin que j'ai relevé, que j'ai relevé dans le Littré, que ce soit une faute, que La Fontaine ait fait dupe masculin. Il a osé écrire quelque part

Du fil et du soufflet pourtant embarrassé, Un des dupes un jour alla trouver un sage. -17-

 

« Ceci est tout à fait fautif, marque bien le Littré, on ne dit pas un dupe, pas plus qu'on ne peut dire un linotte pour qualifier un étourdi. » Voilà une forte raison.

L'intéressant, c'est de savoir de quel genre est le non-dupe. Vous voyez ? Je dis tout de suite : le non-dupe. Est-ce que c'est parce que, ce qui est pointé du non, c'est neutre ? Je n'en trancherai pas; mais il y a une chose en tout cas claire, c'est que le pluriel, d'être non marqué, fait vaciller complètement cette référence féminine. Et il y a quelque chose, enfin, qui est encore plus drôle, que j'ai - je ne peux pas dire que j'ai trouvé dans Chamfort - j'ai trouvé aussi dans le dictionnaire, dans un autre, cette citation de Chamfort, mais c'est quand même pas mal, enfin, que ce soit au mot dupe que j'ai relevé ceci : « Une des meilleures raison, écrit Chamfort, qu'on puisse avoir de ne se marier jamais (ah!) c'est qu'on n'est pas tout à fait la dupe d'une femme tant qu'elle n'est pas la vôtre ». La vôtre! Votre femme, ou votre dupe. Ça, c'est quelque chose, tout de même, qui paraît, enfin... éclairant, hein ?

Le mariage comme duperie réciproque.

C'est bien en quoi je pense que le mariage c'est l'amour : les sentiments sont toujours réciproques, ai-je dit. Alors... Si le mariage l'est à ce point-là... C'est pas sûr, hein! Enfin, si je me laissais un peu aller à la glissade, je dirais que - c'est ce que veut dire Chamfort - aussi sans doute - une femme ne se trompe jamais. Pas dans le mariage, en tout cas. C'est en quoi la fonction de l'épouse n'a rien d'humain.

Nous approfondirons ça une autre fois.

J'ai parlé de non-dupe. Et je semble l'avoir marqué, enfin, d'une irrémédiable faiblesse, en disant que... que ça erre. Seulement, il faudrait bien savoir ce que ça veut dire : ça erre.

Je vous ai déjà tout à l'heure un petit peu indiqué que errer (enfin, vous allez quand même vous reporter au dictionnaire Bloch et von Wartburg, parce que je ne vais pas passer mon temps à vous faire de l'étymologie, ce qui veut dire simplement pointer l'usage au cours des temps, que l'étymologie rend parfaitement manifeste, n'est-ce pas ?), c'est que, exactement comme dans mon titre les Non-dupes errent et les Noms du père, hein, c'est exactement la même chose pour le mot erre, ou plus exactement pour le mot errer.

Errer résulte de la convergence de error, erreur, avec quelque chose -18-

 

qui n'a strictement rien à faire, et qui est apparenté à cette erre dont je vous parlais tout à l'heure, qui est strictement le rapport avec le verbe iterare5. Iterare, en plus! (car si ce n'était que ça, ce ne serait rien) est là uniquement pour iter ce qui veut dire voyage. C'est bien pour ça que le chevalier errant est simplement un chevalier itinérant.

Seulement, quand même, errer vient de iterare, qui n'a rien à faire avec un voyage, puisque ça veut dire répéter, de iterum (re !). Néanmoins, on ne se sert de cet iterare que pour ce qu'il ne veut pas dire, c'est-à-dire itinerare, comme le démontrent les développements qu'on a donnés à ce verbe errer au sens d'errance, c'est-à-dire en faisant du chevalier errant un chevalier itinérant.

Eh bien, c'est là la pointe de ce que j'ai à vous dire, considérant la différence, la différence qui se... s'épingle de ce qu'il en est des non-dupes. Si les non-dupes sont ceux ou celles qui se refusent à la capture de l'espace de l'être parlant, si ce sont ceux qui en gardent, si je puis dire, leurs coudées franches, il y a quelque chose qu'il faut savoir imaginer, c'est l'absolue nécessité qui en résulte, d'une non pas errance, mais erreur.

C'est à savoir que pour tout ce qui est de la vie et du même coup de la mort, il y a une imagination qui ne peut que supporter tous ceux qui, de la structure, se veulent non-dupes, c'est ceci : c'est que leur vie n'est qu'un voyage.

La vie, c'est celle du viator (pèlerin, itinérant). Ceux qui dans ce bas monde - comme ils disent - sont comme à l'étranger.

La seule chose dont ils ne s'aperçoivent pas, c'est que rien qu'à faire surgir cette fonction de l'étranger, ils font surgir du même coup le tiers terme, la troisième dimension, celle grâce à quoi des rapports de cette vie, ils ne sortiront jamais, si ce n'est d'être alors plus dupes encore que les autres, de ce lieu de l'autre, pourtant, qu'avec leur Imaginaire ils constituent comme tel.

L'idée de génesis, de développement, comme on dit, de ce qui serait je ne sais quelle norme, grâce à quoi un être qui ne se spécifie que d'être parlant, dans tout ce qu'il en est de ses affects, justement, serait commandé par je ne sais quoi que quiconque est bien incapable de définir, qui s'appelle le développement. Et c'est à quoi, en voulant réduire l'analyse, on manque, on fait l'erreur complète, l'erreur radicale quant à ce qu'il en est de ce que découvre l'inconscient –19-

-3136-

 

Il y a quelque chose que nous dit Freud, et là, c'est sans ambiguïté « Und (c'est le dernier paragraphe de la Traumdeutung) der Wert des Traums für die Kenntnis der Zukunft».

Et c'est là que c'est joli. Parce qu'on croit qu'en écrivant ceci, Freud fait allusion à la fameuse valeur de divination des rêves. Mais ne pouvons-nous pas le lire autrement ? C'est-à-dire nous dire, et la valeur du rêve pour la connaissance de ce qui va en résulter dans le monde, de la découverte de l'inconscient, de voir, si, par hasard, un discours faisait que d'une façon de plus en plus répandue, on sache - on sache - ce que dit la fin du paragraphe de Freud, c'est à savoir que cet avenir tenu par le rêveur pour présent, est gestaltet, structuré par l'indestructible demande en tant qu'elle est toujours la même : zum Ebenbild. C'est à savoir que, si vous voulez, je vais vous mettre quelque chose ici

 

 

 

 

 

qui serait ce voyage, à savoir ce développement, comme ça, ponctué, de la naissance à la mort.

Qu'est-ce que Freud, de par le surgissement de l'inconscient, nous indique? C'est que en quelque point qu'on soit de ce prétendu voyage, la structure, de quelque façon que je la crayonne ici, peu importe la structure, c'est-à-dire le rapport à un certain savoir, la structure, elle, n'en démord pas. Et le désir, comme on traduit improprement, est strictement

 

durant toute la vie, toujours le même. Simplement des rapports d'un être particulier dans son surgissement, dans son surgissement dans un monde où déjà c'est ce discours qui règne, il est parfaitement déterminé, son désir, du début jusqu'à la fin.

C'est bien en quoi ce n'est qu'à... qu'à ne plus se vouloir dupe de la structure, qu'on s'imagine de la façon la plus folle, que la vie est tissée de je ne sais quels contraires de pulsions de vie et de pulsions de mort, c'est déjà quand même flotter un tout petit peu plus haut, enfin, que la notion - la notion de toujours, du voyage. –20-

-3137-

 

Ceux qui ne sont pas dupes de l'inconscient, c'est-à-dire qui ne font pas tous leurs efforts pour y coller, n'est-ce pas, qui ne voient la vie que du point de vue du viator, - c'est bien comme ça d'ailleurs, que sont surgies... enfin... toute une étape de la logique, celle dont après-coup, bien sûr, et avec je ne sais quelles conséquences, sont apparues ces choses, dont on ne voit même pas à quel point c'est un paradoxe, n'est-ce pas : tous les hommes sont mortels. C'est-à-dire que j'ai dit voyageurs, hein.

Socrate est un homme - et il est un homme, il est un homme, si il veut bien, hein, il est un homme si il s'y précipite lui-même, n'est-ce pas, c'est bien d'ailleurs ce qu'il fait, et c'est bien en quoi d'ailleurs, le fait qu'il l'ait demandée, la mort, il y a quand même une toute petite différence; mais cette différence n'a pas empêché la suite d'être absolument fascinante. Ça n'a pas non plus été plus mauvais pour ça... Avec son hystérie, il a permis une certaine ombre de science : celle qui justement se fonde sur cette logique catégorique. C'était un très mauvais exemple.

Mais ça doit [s'entendre], hein. En tout cas cette fonction imaginaire essentiellement du viator, doit nous mettre en garde contre toute métaphore qui procède de la voie. Je sais bien que la voie, la voie dont il s'agit, le Taô6, elle s'imagine être dans la structure. Mais est-ce bien sûr qu'il n'y ait qu'une Vole? Ou même que la notion de la voie, de la méthode, vaille quoi que ce soit ? Est-ce que ça ne serait pas en nous forgeant une toute autre éthique, une éthique qui se fonderait sur le refus d'être non-dupe, sur la façon d'être toujours plus fortement dupe de ce savoir, de cet inconscient qui, en fin de compte, est notre seul lot de savoir.

Je sais bien qu'il y a cette sacrée question de la vérité, hein. Nous n'allons pas comme ça, après ce que je vous en ai dit, et en y revenant et en y retournant, nous mettre à y coller sans savoir que c'est un choix, puisqu'elle ne peut que se mi-dire. Et qu'après tout, ce que nous choisissons d'en dire, il y a toujours derrière un désir, une intention, comme on dit.

C'est là-dessus qu'est fondée, enfin, toute la phénoménologie, je parle de celle de Husserl. Selon, comme ça, que vous variez les « bouts à dire » de la vérité, bien entendu, voir ce que ça donne comme trucs : il y a des choses bien drôles. Je ne voudrais pas compromettre Dieu, trop, dans cette affaire, chacun sait que je considère que... il est plutôt de l'ordre du super-chéri; alors pourquoi est-ce qu'il dirait toujours la vérité, alors -21-

 

que ça va aussi bien s'il est totalement trompeur, hein? En admettant qu'il ait fait le Réel, il y est d'autant plus soumis que justement, si c'est lui qui l'a fait, alors, pourquoi pas ? je crois que c'est en fin de compte comme ça qu'il faut interpréter la fameuse histoire de Descartes, n'est-ce pas, le malin génie. Ben, le malin génie, c'est lui, et ça marche comme ça, mieux il sera malin, plus ça ira. C'est même pour ça qu'il faut être dupe.

Il faut être dupe, c'est-à-dire coller, coller à la structure. Bien, ben écoutez, j'en ai ma claque. –22-

Les non-dupes errent.







































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Noeud Borroméen

mardi, 24 mai 2005/ Psy désir (br)/



- Noeud Borroméen -

Les quatres plages : sur les plages " a ", J(A) ,J(Phi), sens du noeud borroméenJN

Radulesco

Nommer les plages présuppose la mise à plat du noeud bô. Cette mise à plat permet une lecture

de ce qu’on peut y inscrire, ce ne peut être qu’une opération réductrice quant à l’existence du

noeud lui même, mais il n’y a pas a faire l’économie de cette appréhension imaginaire de la

consistance, suivant les indications de Lacan < Ce que les analystes tressent d’imaginaire n’en

ex-siste pas moins, et cette ex-sistence, c’est ce qui répond du Réel.>

http://membres.lycos.fr/psychanalyse/jn1.htm

Le noeud boroméen

par JN Radulesco

J’ai essayé de m’intéresser, de façon un peu arbitraire, a la mise en place par Lacan, au début du

séminaire de 1974-1975 R.S.I des inscriptions figurant dans les quatre plages a, J(Phi), J(A), sens.

Lacan reprend a plusieurs reprises ce schéma en 1974 / 1975, et ne semble pas s’y être encore

intéressé plus tard, notamment a partir de l’introduction du quatrième terme comme symptôme.

A Rome, en 1974, Lacan prononce la troisième et insiste particulièrement sur le symptôme.

Il s’agit de lire ce qu’il y a dans cette mise a plat, et l’intérêt de voir comment les plages se

répondent y est affirmé.

http://psychanalyse.free.fr/les%20quatre%20plages.htm

Le noeud Borroméenpar Liliane Fainsilber

C’est en 1972 que Lacan a emprunté à Guilbaud ce nœud borroméen. Il a trouvé qu’il lui allait

"comme bague au doigt" pour y démontrer ce qu’il avait déjà mis en évidence depuis fort

longtemps, les trois registres du symbolique, de l’imaginaire et du réel

Le mieux est encore d’en user bêtement, ce qui veut dire, en être dupe

Ne pas mettre la charrue avant les bœufs Ne pas brûler toutes les étapes

Une constante référence au texte de Freud avec la référence aux trois identifications

freudiennes

La première s’appelle "identification primaire narcissique au père",

La deuxième forme d’identification est une "identification à un petit trait de l’objet", à

l’objet d’amour ou à l’objet de haine.

Troisième forme d’identification, l’identification hystérique au désir de l’Autre.

Les trois identifications freudiennes : Et les trois ronds du symbolique de l’imaginaire et du réel

http://perso.wanadoo.fr/liliane.fainsilber/pages/boromeen.htm

Lacan et la faute dans le noeudChristian Giraud

sur AlephAssociation Lilloise pour l’Étude de la Psychanalyse et de son Histoire

A partir des fils conducteurs qui parcourent l’ensemble du séminaire de Lacan « Le Sinthome » -

c’est l’ébauche d’un questionnement par rapport à la place que prend, dans l’artifice du

"Sinthome" de Joyce, le nom / non du père, forclos dans la psychose et la valeur "réelle" du nœud

boromméen.

http://aleph.asso.fr/Textes/giraud.htm



Topologie appliquée à la psychanalyse, à la linguistique et à l’ illettrismesur

Lituraterre

Ces figure de topologie servent à aborder le Réel et le Symbolique puisqu’elles sont la Structure en

acte. Elles nous font toucher à une dimension à laquelle on n’a habituellement pas accès, nous les

humains, habitués que nous sommes à représenter tout en dimension deux, sur une feuille de

papier ou sur un tableau...

L’illettré, lui, n’y a pas accès car ces dimensions sont celles où est enregistrée la sexuation.

www.lituraterre.org/Illettrisme-Topologie_lacanienne.htm

Séminaire XXIV- L’insu que sait de l’une-bévue s’aile à mourre 1976-1977 version rue

CB 18 janvier 1977Jacques Lacan

par Gaogoa

C’est bien en effet ce dont nous voyons ce qui se passe (Fig. VII), c’est à savoir que, à condition

que, que vous voyiez ça comme équivalent à ceci, je pense que vous voyez ici que nous en avons

l’appréhension de l’imaginaire, du symptôme et du symbolique, le symbolique étant dans

l’occasion, étant très précisément ce qu’il faut penser comme étant le signifiant. Qu’est-ce à dire ?

C’est que le signifié, dans l’occasion est un symptôme, le corps à savoir l’imaginaire étant distinct

du signifié. Cette façon de faire la chaîne nous interroge sur ceci , c’est que le réel, à savoir ceci

dans l’occasion, c’est que le réel serait suspendu tout spécialement au corps.

http://gaogoa.free.fr/SeminaireS.htm#roidumali

Lacan Séminaire 22 RSI

Lien disparu

(http://perso.numericable.fr/ desylvie/Sem22%20Rsi/03Sem22.htm]

... la nodalité propre au noeud borroméen, et en ceci que quelque chose qui ici se dessine du rond,

du rond de ficelle, du rond, en tant que consistance que constitue le Symbolique. C’est dans la

mesure où un point tiers, qui. se définit comme se définit le sens, est extérieur au plus central des

points de cette nodalité, c’est en ce sens que se produit ce qui s’appelle jouissance phallique. La

jouissance phallique intéresse toujours le noeud qui se fait avec le rond du Symbolique, pour ne le

nommer que tel qu’il doit se faire.

Lien disparu

(http://perso.numericable.fr/ desylvie/Sem22%20Rsi/03Sem22.htm]

Lacan Séminaire 22 RSI

Lien disparu

(http://perso.numericable.fr/ desylvie/Sem22%20Rsi/02Sem22.htm]

le noeud borroméen, en tant qu’il se supporte du nombre trois, est du registre de l’Imaginaire .

C’est en tant que l’Imaginaire s’enracine des trois dimensions de l’espace, j’avance ceci, j’avance

ceci qui ne va nulle part se conjurer avec une esthétique transcendantale, c’est au contraire parce

que le noeud borroméen appartient à l’Imaginaire, c’est-à-dire, supporte la triade de l’Imaginaire,

du Symbolique et du Réel, c’est en tant que cette triade existe de ce que s’y conjoigne l’addition

de l’Imaginaire, que l’espace, en tant que sensible, se trouve réduit à ce minimum de trois

dimensions, soit de son attache au Symbolique et au Réel.

Lien disparu

(http://perso.numericable.fr/ desylvie/Sem22%20Rsi/02Sem22.htm]

Séminaire XX Encore Le chemin du noeudsur Topos

Dans son séminaire précédent, Lacan a surtout parlé de l’Un. S’il a introduit le noeud borroméen,

c’est à partir de la demande d’amour, mais dans un contexte où il s’efforçait d’interroger le rapport

du Un au zéro. L’amour, le plus souvent croit faire Un à partir de deux. Freud déjà parlait du mythe

(con)fusionnel d’Éros. C’est surtout ce versant d’Éros que Lacan veut préciser maintenant, même

s’il doit aller à l’encontre de l’expérience freudienne.





4 Chiralité en chimie : En chimie, un composé chimique est chiral s'il n'est pas superposable à son image dans un miroir. Si une molécule est chirale, elle possède deux formes énantiomères : une lévogyre (« qui tourne à gauche », en latin laevus : gauche) et une dextrogyre (« qui tourne à droite », en latin dextro : droite) qui font tourner un rayonnement de manière opposée.

Chiralité en mathématique :

En mathématiques, un polyèdre est chiral s'il n'est pas superposable à son image dans un miroir. Un objet chiral et son image miroir sont dits être énantiomorphes. Le mot chiralité est dérivé du grec χειρ (cheir), la main, l'objet chiral le plus familier; le mot énantiomorphe semble être du grec εναντιος (enantios) 'opposé' et μορφη (morphe) 'forme'. Une figure non-chirale est appelée achirale. Si un polyèdre est chiral, il possède deux formes énantiomorphes : une lévogyre (« qui tourne à gauche », en latin laevus : gauche) et une dextrogyre (« qui tourne à droite », en latin dexter : droit), comme les deux cubes adoucis ci-dessous.

Théorie des nœuds :

Un noeud est appelé achiral (ou amphichiral) s’il peut être déformé continument en son image miroir, autrement, il est appelé chiral. Par exemple, le non-noeud et le noeud de listing sont achiraux, alors que le noeud de trèfle est chiral.



 

5 errant, errante : adjectif (ancien français errer, du bas latin iterare, voyager)

- Qui va à l'aventure, qui erre, n'a pas de demeure fixe : Chien errant. Tribus errantes.
- Se dit d'une vie au cours de laquelle on va à l'aventure sans se fixer nulle part.
- Chevalier errant, chevalier qui allait de pays en pays pour redresser les torts.

 

6Tao est un terme de philosophie chinoise (en chinois, 道, dào signifiant « voie, chemin » ; prononcé en japonais et do (도) en coréen).

Publié dans Psychanalyse

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