Les 4 discours de Jacques Lacan.

Publié le par hypocampe2011.over-blog.com

Les 4 discours, de Jacques Lacan 1969, Livre XVII du séminaire.

 

Il existe quatre formes de discours possibles dans l'intersubjectivité*.

L'inconscient, c'est le discours de l'autre. Ce discours n'équivaut ni la langue, ni la parole.

 

Pour comprendre, il faut y mettre en relation c'est quatre termes :

  •  
    • le signifiant,

  •  
    • le savoir,

    • le sujet,

    • le plus de jouir.

 

- S1, c'est le signifiant maître qui appartient au grand Autre.

- $, c'est le sujet divisé par le signifiant, barré dès l'origine par un « trait unaire ».

- S2, c'est la « batterie » des signifiant qui est déjà là au point où l'on veut se fixer dès qu'il en est d'un discours comme statut de l'énoncé, il s'agit en fait « du réseau du savoir » c'est à dire l'inconscient.

- « a », c'est l'objet petit « a », c'est l'objet-déchet, objet perdu quand s'est divisé le sujet, objet qui est la cause du désir, mais aussi du « plus-de-jouir ».

 

C'est le « a » de agalma :

« Au grec agalma, la chose précieuse, Lacan oppose le latin palea, le déchet mais l’un peut devenir l’autre, un déchet peut devenir précieux.

Du grec agalma : objet dont on se pare et s’enorgueillit, ornement, parure.

Ouvrage travaillé avec art, offert à un dieu.

Lacan : séminaire le transfert

« C'est ici, c'est à la fonction de l'objet en tant qu'elle est proprement indiquée dans tout ce texte que je vous laisse aujourd'hui pour vous y introduire la prochaine fois, c'est autour d'un mot qui est dans le texte. Je crois avoir retrouvé l'histoire et la fonction de cet objet dans ce que nous pouvons entrevoir de son usage en grec autour d'un mot : /agalma/, qui nous est dit là être ce que Socrate, cette espèce de silène hirsute, recèle. C'est autour du mot agalma, dont je vous laisse aujourd'hui, dans le discours même, fermée l'énigme, que je ferai tourner ce que je vous dirai la prochaine fois ». Précision de vocabulaire apporté par le Dr Françoise Gorog.

 

Le discours du maître est le discours fondamental dont en découle les trois autres, qui sont :

Le discours de l'universitaire ou de l'université,

Le discours de l'hystérique,

Le discours de l'analyste.

Ceci est un peu extrait de la dialectique hégélienne à lire dans « la phénoménologie de l'esprit »

 

Le discours du maîtrefait référence à ceci : le maître met l'esclave au travail et tente de s'accaparer le surplus de jouissance qui résulte de ce travail. Son caractère fallacieux tient à ce qu'il donne à l'autre l'illusion que s'il était maître, s'il parvenait à le devenir, il ne serait plus dans la division.

Il faut comprendre division dans le fait que tout être humain est divisé en lui-même, entre ce qu'il dit et ce qu'il pense. « C'est la double inscription, à l'endroit et à l'envers, sans qu'est à être franchi le bord ».

S1  S2

$ a

 

 

Le discours de l'universitaire, c'est le savoir qui occupe la place dominante. Derrière tous les efforts pour inculquer un savoir apparemment neutre à l'autre, se loge une tentative de maîtriser l'autre (par l'intermédiaire de ce qui lui ai appris). C'est l'hégémonie de la connaissance. Il rejoint celui du maître en ce qu'il donne, lui aussi, l'impression à celui qui l'écoute que, s'il savait, il vaincrait, par la même, la division du sujet. Il se sert du savoir pour atteindre fallacieusement des objectifs du maître (SXVII. 24). « presse de votre présence..., ce que cette présence signifie, je l'épinglerai du plus-de-jouir pressé ».

S2 a

S1 $ 

 

Le discours de l'hystérique, c'est le lien social dans lequel tout sujet peut se trouver impliqué. La position dominante est, cette fois, occupée par le sujet divisé, le symptôme. Le discours est tenu par celui qui cherche le chemin de la connaissance.

Lacan distingue nettement le désir de savoir (qui utilise le savoir comme un leurre) du savoir : « Le désir de savoir, n'est pas ce qui conduit au savoir. Ce qui conduit au savoir, c'est – précisément- le discours de l'hystérique » (SXVII. 23).

$   S1

a S2

 

Le discours de l'analyste: voir l'analyste lui-même, deviennent, en cours de cure, la cause du désir de l'analysant, lequel découvrira que le savoir de son propre désir n'est pas à proprement parler détenu par l'analyste, comme s'il fallait le lui reprendre. L'analyste n'est pas en position de pouvoir ou de savoir universitaire ; en ce sens, sa position est subversive.

« Le discours de l'analyste est en position décisive, c'est lui qui arrête le mouvement. Il boucle le tournis des trois autres mais ne résout pas ».

a   $

S2 S1 

 

*Le savant et le philosopheont leurs discours écartelés entre chacun de ces 4 types de discours auxquels, ils renvoient partiellement. Ils apprendront, à travers cette répartition à distinguer dans leur quête ce qui entre plus ou moins consciemment d'administratif et de volonté de puissance de leur savoir ; à se défier de la confusion, quasi-permanente dans leur travail, du savoir avec la maîtrise.

 

Le discours n'est pas que la lumière de l'inconscient.

« C'est qu'il ne peut plus être énoncé comme quelque chose d'autre que ce qui s'articule d'une structure (où) quelque part il se trouve aliéné d'une façon irréductible ».

 

Le 20 décembre 2010,

Hélène Perron.

*« Intersubjectivité : inter-signifiance, subjectivité, de sa conséquence, le signifiant étant ce qui représente un sujet pour un autre signifiant, où le sujet n'est pas. C'est bien en cela que, pour ce que, là où il est représenté, il est absent, que représenté tout de même, il se trouve divisé ».

Publié dans Psychanalyse

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